Cyclone à Fiji

Arrivée du cyclone Mal à Fiji
Arrivée du cyclone Mal à Fiji

Nous avions réservé 3 nuits dans un hôtel près de Sigatoka. Malheureusement, au lieu de profiter du resort, nous avons dû rentrer au plus vite pour préparer le bateau avant le passage du cyclone Mal.


Cyclone Mal


Normalement, la plupart des cyclones aux Fidji se produisent entre janvier et mars. Mais cette année, les conditions climatiques sont particulièrement favorables aux cyclones. Nous aurions dû être en Nouvelle-Zélande depuis longtemps, mais DHL a oublié une pièce de notre enrouleur en Australie (voir article « coincés à Vuda Marina« ). Nous n’avons donc pas pu installer notre enrouleur et devons attendre à Vuda Marina.

Le cyclone Mal


Au début, seuls des vents forts et de la pluie étaient prévus. Nous voulions donc visiter les dunes de sable de Sigatoka plutôt que d’attendre dans la marina et avons réservé un hotel. Samedi une tempête tropicale a été annoncée au nord de Fiji. Puis une alerte cyclonique a été communiquée. Finalement, un cyclone de catégorie 3 a alors été prévu et il devait passer juste sur la partie sud de Fiji. Ce cyclone a été appelé « Mal » (très ironique, non?)


Préparatifs avant le cyclone


C est la troisième fois que nous nous préparons à un cyclone/ouragan. Les deux fois précédentes, c était aux USA en 2019. (voir les articles sur les mesures précautions pour ouragan Florence et préparatifs pour ouragan Florence et ouragan Michael ).

Les préparatifs à Vuda Marina étaient énormes. La marina a été construite précisément pour ce genre d’événement. Le personnel est très professionnel et passe devant chaque bateau pour s’assurer que les mesures de précautions sont prises correctement. Le personnel a pris le temps de donner des conseils et de répondre aux questions.

Willi fixe les chaines qui vont retenir le bateau à la berge
Willi fixe les chaines qui vont retenir le bateau à la berge


Tous les bateaux sont sécurisés selon le même système. Nous sommes attachés par la poupe à la terre ferme avec deux chaînes et quatre cordes. A l’avant, nous sommes attachés à des bouées par deux longues cordes. De plus, chaque bateau devait enlever son ancre. Ensuite toutes les chaînes ont été fixées au milieu (le bassin est rond) à un bloc de béton géant dans lequel sont encastrés des anneaux en acier. Deux plongeurs étaient chargés d’attacher les quelque 60 bateaux. Nous avons déroulé 50 m de chaîne.


Pour certains bateaux, les propriétaires ne se sont pas manifestés. Ceux-ci ont également dû être sécurisés. De nombreux plaisanciers ont donc aidé à fixer les chaînes et les amarres.

Nous avons dû relier les parre-battaes et les pneus de voiture entre eux sous le bateau. Ainsi, ils ne peuvent pas être emportés par le vent et les bateaux ne vont pas frotter les uns contre les autres. Il a également fallu démonter le génois pour pas que le vent s engouffre dedans.


Le mardi soir, tous les bateaux ont été positionnés à 4 mètres du ponton afin qu’ils ne touchent pas le bord du bassin. L’entrée du port a été fermée par une « barrière » en pneus afin de freiner les vagues.

Préparatifs pour les bateaux à terre

Le voilier Lupina de nos amis est dans un pit et attachés par des sangles
Le voilier Lupina de nos amis est dans un pit et attachés par des sangles


À terre également, tous les bateaux ont été sécurisés. En plus des bateaux des plaisanciers, de nombreuses petites embarcations servant au ravitaillement des îles ont été amenées à terre. Il y avait des bateaux partout, les routes de la marina étaient encombrées et aucun véhicule ne pouvait passer. Jusqu’à mardi 21 heures, des bateaux ont encore été sortis de l’eau et mis dans des pits (trous dans le sol où la quille du bateau est placée). Tous les catamarans ont été attachés au sol avec des courroies.


Pendant le cyclone


Ceux qui le souhaitaient pouvaient rester sur leur bateau ou aller à l’hôtel. Une fois les bateaux attachés à 4 m du bord, il fallait rester sur le bateau jusqu’à la fin du cyclone.
lundi soir, un briefing avait encore eu lieu et les mesures de précautions répétées. Il a également été question du canal VHF sur lequel le personnel pouvait être joint en cas d’urgence. Sept personnes, dont le chef de la marina, ont passé la nuit de mardi à mercredi ici et ne sont pas restées chez elles avec leur famille. On a aussi appris qu’il y avait une chirurgienne et deux infirmières sur les bateaux qui pourraient aider en cas d’urgence.

vela dare dans le bassin de Vuda Marina avant le cyclone Mal
vela dare dans le bassin de Vuda Marina avant le cyclone Mal


Par chance, le centre du cyclone est passé au sud des Fidji. Nous n’avons donc été touchés que par le bord. 35 à 50 nœuds de vent ont été mesurés, en fonction de la location dans la marina. Dans le bassin, c’était justement « marée basse » pendant la fin de la nuit de mardi à mercredi au moment où le cyclone a passé. Donc tous les bateaux étaient bien protégés par les rebords du bassin et nous n’avons pas ressenti grand-chose.


Après le cyclone


Il n’y a pas eu de dégâts ici dans la marina. Un bateau a menacé de se renverser pendant la nuit. Patrik l’avait vu et a appelé les employés de la marina par radio. Ce voilier n’était pas dans un pit et le sol était détrempé. Les supports s’étaient un peu enfoncés. Mais en cinq minutes, les ouvriers étaient sur place et ont sécurisé le bateau.


Mercredi a commencé le grand nettoyage. Il y a des feuilles et des branches partout. Les ouvriers ont démonté les planches qui protégeaient les fenêtres du bureau de la marina, du restaurant, etc. Jashinta et Joe se promènent avec des listes, enregistrent les travaux, organisent tout pour « revenir à la normale ».

Il y a 60 bateaux dans l’eau et plus du double à terre. Il n’y a pas eu d’électricité pendant la moitié de la nuit et toute la journée, car une ligne à haute tension et un transformateur ont été endommagés. Nous avons appris de Samy le gréeur qu’il y avait des inondations dans le nord. Chez lui, dont la maison est sur la colline, il a ressenti plus de 60 nœuds de vent. Rayllix, qui se trouve à Musket Cove, nous a dit qu’ils avaient plus de 80 nœuds et dans les îles Yasawa encore plus.

les ouvriers de la marina enlèvent les feuilles et branches avec le tracteur
les ouvriers de la marina enlèvent les feuilles et branches avec le tracteur


Jeudi, les bateaux de ravitaillement sont remis à l’eau. Nous avons dû attendre un peu que la chaîne soit à nouveau libérée par les plongeurs. Comme il n’y avait pas d’électricité, ils n’avaient pas de compresseur pour remplir les bouteilles de plongée… De même le distributeur d argent ne fonctionnait pas. Mais ce sont des détails. Nous avons eu beaucoup de chance.


Malheureusement, les douanes ne peuvent pas non plus travailler sans électricité. Ainsi, notre enrouleur attend à l’aéroport et nous ne pouvons pas l’installer.