Après 5 mois dans les baies autour de Nuku Hiva aux Marquises, on se prépare pour aller dans les îles Tuamotu.
Dernières semaines à Nuku Hiva
Nous étions basés principalement à Taiohae car nous attendions une carte de crédit. Et notre seconde expérience avec DHL est autant catastrophique que la première… On a attendu presque 4 semaines avant d’avoir notre lettre envoyée en express. Et on a dû aller la chercher au « fret » et pas à la poste (malgré l’adresse « Poste restante » bien indiquée sur tous les papiers).
Entre les divers passages à la poste pour demander si la fameuse carte était arrivée, on est retourné à Hooumi (baie du controlleur, une baie à l’est de Taiohae) et à Hakatea (baie à l’ouest de Taiohae). Ces deux baies ont moins de houle et cela nous a permis de nettoyer la coque du bateau et de faire différents petits travaux.
Comme l’envoi de paquets de pièces de rechange est hors de prix et dure très très longtemps, nous avons renoncé à commander du matériel. On a donc fait les quincailleries de la ville pour trouver de quoi bricoler. On a aussi acheté un bout de tuyau sanitaire à un autre navigateur et installé un siphon pour nos WC afin que l’eau ne vienne plus en retour. Willi a aussi acheté 3 résistances et espère pouvoir fixer notre deuxième petit frigo en mode « réfrigération ». Actuellement il fonctionne seulement en mode congélation. Nous n’avons pas assez d’énergie à bord pour faire fonctionner un congélateur…
A Taiohae nous avons aussi retrouvé les équipages de Yum Yum et de Maya que nous avions rencontré en Equateur et au Panama. Nous avons aussi revu l’équipage du catamaran Dandelion. Nous avons donc passé de bons moments ensemble, soit sur leur bateau soit sur vela dare.
Fini les Marquises
Comme notre bateau est un biquille, il n’a que peu de tirant d’eau. Un avantage pour les mouillages en eau peu profonde ou avec roulis mais un désavantage pour naviguer au près (contre le vent). Nous avons essayé plusieurs fois de naviguer vers l’est, soit contre le vent, les vagues et le courant ici aux Marquises. Mais nous dérivons énormément et avançons très lentement. Nous avons donc décidé de ne pas visiter les iles de l’est des Marquises mais de partir vers le sud. Premièrement vers Ua Pou, une des îles les plus au sud des Marquises puis vers Raroia dans les iles Tuamotu.
Approvisionnement pour les Tuamotu
L’approvisionnement aux iles Tuamotu dépend de l’arrivée du bateau de ravitaillement. Il n’y a presque pas d’agriculture et donc les fruits et légumes sont très rares. Il est idéal d’amener des fruits comme des citrons ou pamplemousses pour faire du troc. Nous avons donc fait le plein et avons de nouveau presque 800 kg d’eau, diesel et nourriture à bord.
A Hakatea nous avons échangé plein de fruits chez Maurice et Charlotte. Ils se sont réjouis de recevoir un sac étanche, des hameçons et même un gant en cuir. En effet, comme il y a pénurie de citrons (sécheresse aux Marquises à part dans certaines vallées), ils voulaient envoyer plusieurs sacs de leurs citrons à Tahiti. Et les citronniers ont plein d’épines et ici on ne trouve pas de gants en cuir pour se protéger lors de la cueillette. Nous avons de nouveau beaucoup apprécié les discussions avec Maurice et Charlotte qui nous ont beaucoup appris sur le mode de vie aux Marquises. De plus ils ont été d’une grande générosité pour le partage des fruits. Ils nous en ont donné tellement que nous avons dû prendre une brouette pour les transporter !
Préparations pour les passes des Tuamotu
Les iles des Tuamotu sont des atolls au sud des Marquises. Normalement on va au mouillage à l’intérieur d’un ancien volcan (voir la partie « Géologie » bien décrite ici). Il faut donc passer par une passe pour y arriver.
Ces passes sont étroites et il y a toujours beaucoup de courant. C’est pourquoi il faut les traverser à marée haute ou basse (slack tide ou étale) au moment où il y a moins d’eau qui rentre/sort du lagon. Pour calculer le meilleur moment pour passer, il existe une tabelle excel réalisée par d’autres navigateurs: le « Tuamotos current guestimator« . Sinon il y a des indications de marées pour certains atolls sur les cartes Navionics. Il existe aussi une tabelle qui indique le nombre de minutes à ajouter pour un atoll défini en comparaison de la marée de Mururoa. Finalement en comparant ces 3 indications, on peut se faire une idée de l’heure à laquelle il ne devrait pas y avoir trop de courant.
En réalité, s’il y a eu beaucoup de vent les jours précédants, le lagon étant plein, l’eau va se déverser vers le large beaucoup plus longtemps que ce qu’indiquent les tabelles. Il faut donc toujours bien regarder avec les jumelles l’état des vagues dans une passe avant d’essayer de la traverser.
Les cartes de navigations de Navionics ne sont pas toujours très fiables ni très complètes. Il faut donc trouver via des copains voileux (ou faire soit même avec des programmes spéciaux) des compilations de cartes satellites de Google Hearth et de OpenCPN. De plus il faut prévoir d’avoir le soleil dans le dos afin de pouvoir voir les coraux quand on navigue.
En théorie, les conditions idéales seraient pour le 07 mars pour arriver à Raroia. Mais la météo n’indique actuellement que trop peu de vent…
PS: si vous voulez plus d’infos sur le passage des passes, il y a ici un article très complet.