Il y a eu des hauts et des bas ces dernières semaines en Equateur. Nous avons en effet passé de 0 mètres, altitude à Bahia de Caraquez au bord de la mer à plus de 5000 mètres sur le mont Chimoborazo. De même pour notre moral, il y a eu beaucoup de plaisir et certains désagréments.
Tout en bas en Equateur: à 0 mètres, à Bahia de Caraquez
Après notre traversée entre Panama et l’Equateur (voir le récit ici) nous avons attendu que les autorités viennent à bord pour les formalités douanières. La marina Puerto Amistad de Bahia de Caraquez nous a servi d’agent et a écrit aux autorités et les a fait venir depuis Manta en taxi car il n’y a pas de bureau à Bahia de Caraquez. Comme c’était la période de Carnaval, nous avons attendu 4 jours (on a pu sortir du bateau de manière inoficielle vu que la police était occupée avec les fêtards…). Mais du moment que les autorités étaient à bord du voilier, le tout a été fini en moins d’une demi-heure. On leur a offert un Coca Cola, ils ont contrôlés que nos boites de conserves et nos médicaments ne soient pas périmés et ont aussi voulu voir nos carnets de vaccination avant de repartir.
Tout en haut en Equateur: Mont Chimborazo
Nous avons passé 3 jours à Riobamba, au centre de l’Equateur, car nous voulions aller faire une randonnée au mont Chimborazo. Nous avons décidé de faire un tour organisé (Pro Bici) pour aller en voiture 4X4 jusqu’à 4800m jusqu’au refuge. Ensuite nous avons grimpé (marché très lentement) pour arriver à plus de 5100m au-dessus d’une mini lagune. Nous n’avions jamais été aussi haut dans notre vie !
Puis nous sommes redescendus jusqu’au refuge pour prendre les mountain bikes. Nous avons ensuite descendu plus de 2000m en mountain bikes, la majorité sur des mini sentiers de montagnes. Pour moi qui n’avait fait du vélo que sur des routes, cela a été assez pénible et j’ai eu des courbatures dans les mains (freins) et les bras…
Malheureusement, ce jour-là nous avons eu un temps couvert et du brouillard et n’avons vu le mont Chimborazo que pour quelques secondes. Par contre nous l’avons vu découvert le jour d’avant et le jour d’après.
Highligts de Quito
Notre première étape après Bahia de Caraquez a été la ville de Quito. Nous avons fait 9 heures de bus pour y arriver. Nous étions pour la première fois dans une grande ville sud-américaine et nous avons été impressionnés par cette immense ville répartie à plus de 2800m dans les collines. La vieille ville fait partie du patrimonial de l’UNESCO et les églises sont magnifiques.
Nous avions un super hostel avec des hôtes très gentils dans le quartier de la Mariscal (Posada Tambuca) qui est un nouveau quartier de Quito très animé le weekend. Nous avons fait 3 super tours guidés (Quitostreettours) réalisés par des jeunes gens de Quito qui nous ont expliqué plein de choses sur les différents quartiers (la vieille ville, La Floresta, Guapulo), le mode de vie actuel des gens, le streetart et les graffitis (La Floresta) et nous ont fait dégusté des spécialités locales (streetfood).
Nous avons aussi pris le téléphérique pour aller faire une randonnée sur le mont Pichincha. La vue depuis là-bas est magnifique, mais il faut se lever tôt le matin car l’après-midi les nuages se lèvent et il y a souvent de la pluie ou de la grêle.
Lowlights de Quito
On avait lu que certains quartiers étaient dangereux et qu’il y avait beaucoup de vols. De même nos hôtes nous avaient dit de porter nos petits sacs à dos sur le devant lorsque nous prenions le trolley bus (nommé Trolle). J’ai une ceinture autour du ventre avec mes papiers et mon téléphone portable qui se trouve sous mon pantalon. Difficile pour les voleurs de l’atteindre mais aussi pour moi de sortir mon téléphone portable pour faire des photos ou voir la carte sur Google Map. Willi a une pochette qu’il porte sous la veste sous le bras pour ses papiers et soit il met son portable aussi dans cette pochette, soit il a son portable dans une poche de pantalon ou de veste si on a besoin de Google map pour nous orienter.
Comme on voulait prendre le Trolle pour aller dans la vieille ville, Willi a sorti son natel de la poche de son pantalon pour le mettre dans la poche avant de sa veste qui est fermée avec une fermeture éclair. Nous avons mis nos sacs à dos devant nous. Après 3 arrêts, Willi me dit que son natel a disparu… On pense qu’à un moment, lorsque le trolle a freiné, Willi s’est agrippé à la poignée au-dessus de lui et a donc levé le bras et que le voleur a alors pu ouvrir la fermeture éclair de la poche avant sous le sac à dos et voler le téléphone portabel.
Cela semble être vraiment un problème avec des bandes organisées car on a rencontré deux autres personnes dont les natel ont été volés. Ennuyeux, mais cela aurait été beaucoup plus compliqué si nos passeports ou nos cartes de crédits avaient été volés. Willi a donc fait bloquer sa SIM Card, changé ses mots de passe, racheté un nouveau téléphone, réinstallé les programmes et applications et commandé une nouvelle SIM Card en Suisse. Gaëlle nous a ensuite envoyé les mots de passe afin que Willi puisse réutiliser certaines applications (un grand merci Gaëlle). Mais actuellement toutes ses photos sont loin…
Coronavirus en Equateur
Il y avait encore moins de 40 cas de coronavirus décelés quand le samedi 14 mars nous avons lu que les aéroports allaient être fermés à partir du dimanche soir en Equateur. Le dimanche soir nous avons appris que les déplacements allaient être interdits sauf urgence dès le mardi 6h du matin. Nous étions à Riobamba, soit à plus de 500 km du bateau. Comme il n’était pas clair si certaines gares routières avaient déjà été fermées, nous avons décidé de prendre un taxi pour revenir au bateau le lundi matin. Il nous a fallu faire plus de 9 heures de route pour revenir et nous avons payé 220 dollars (plus pourboire) pour notre chauffeur.
Le mardi matin nous avons été faire quelques achats de produits frais, il y avait encore presque de tout dans le magasin, sauf des bouteilles d’eau et du poulet. Nous avons dû nous désinfecter les mains à l’entrée du magasin et les poignées des chariots ont été désinfectées aussi. Nous avons dû porter nos provisions jusqu’au bateau car il n’y avait pas de taxi. Les autorités distribuent des amendes de 300 dollars et des peines de prison de plus d’une semaine si les consignes ne sont pas respectées et que les gens se déplacent sans nécessité.
Nous avons aussi fait livrer 200 litres d’eau en bouteilles car il semblait que les camions citernes ne desservaient plus la ville et que notre réservoir était vide. Comme nous sommes dans une rivière, l’eau est brune et pleine de sédiments et de déchets et on ne peut pas utiliser notre désalinateur sans risquer de boucher nos filtres et membrane.
Depuis nous restons sur le bateau et préparons la traversée du Pacifique et essayons de diminuer notre fameuse liste des « to do »: réalisation de conserves, réaménagement des provisions dans le bateau, nettoyages, amélioration de notre ARIES, faire de l’ordre dans les livres électroniques, refaire un joint de la cale arrière, etc… Nous ne savons pas quand nous allons partir. Nous attendons d’avoir plus d’informations sur la situation en Polynésie Française et pensons rester encore une à deux semaines ici à Bahia de Caraquez. De même nous ne savons pas si nous pouvons nous faire livrer du carburant ni comment se feront les formalités de sortie. La situation change chaque jour.
Nous avons enfin reçu notre paquet avec les ressorts pour les winchs (20 dollars pour les ressorts, 50 dollars pour les frais d’envoi et 80 dollars pour les taxes d’importation). Par contre nous attendons encore un paquet avec une lampe de mat… Mais nous n’avons pas vraiment de quoi nous plaindre. Il y a pire endroit pour attendre, il y a un peu de vent donc il ne fait pas trop chaud, il n’y a pas de houle, nous avons accès à internet, les frais de la marina sont raisonnables et on a accès aux WC et aux douches et nous sommes à 5 minutes à pied du supermarché.
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