Aux Antilles il fait chaud et humide. Rien de bien nouveau mais cela nous force à changer certaines habitudes, surtout si comme nous sur notre voilier vela dare on a seulement un tout petit frigo. D’où mon article sur les déboires et petits plaisirs d’une cuisinière aux Caraïbes.
Deboires: Pourritures et moisissures
Pour les déboires dans les Caraïbes il y a les produits qui moisissent/pourrissent super vite. Et oui, j’ai souvent jeté des mangues ou même des mandarines car elles avait des tâches brunes et qu’en moins de quelques heures la chair des fruits était brune et sentait mauvais.
Le plus frustant ce sont les oeufs: j’en ai déjà jeté une vingtaine car ils avaient moisi. J’ai acheté exprès une boite en plastique pour pouvoir les conserver. En effet comme il y a souvent des oeufs de cafards dans les cartons d’oeufs, je jette les cartons et mets mes oeufs dans ces boites en plastique. Mais nous n’avons pas de place pour conserver les oeufs au frigo. Je les ai donc mis dans la cale, l’endroit le plus frais (ou le moins chaud) du voilier. Là ils ont moisi, ils avaient tous des taches blanches de moisissures sur la coque. Je les ai mis dans l’armoire dans leur boite en plastique la prochaine fois, là ils ont aussi moisi…. Depuis je n’achète que 6 oeufs et je les mets dans le frigo. Et pour les crêpes j’ai acheté un mélange industriel qui contient des oeufs en poudre! Bon, on va encore tester de percer des trous dans mes boites à oeufs afin que plus d’air puisse circuler…
PS:Est-ce que quelqu’un sait si on peut manger les oeufs qui ont des taches de pourriture sur la coque???
Les magasins
Dans les îles des Caraïbes il n’y a souvent que de très petits magasins avec un choix très réduit, sauf dans les capitales qui ont un peu plus de choix. Il n’y a généralement pas de produits laiters (pas de joghurts, fromages, souvent que du lait en poudre) ni de charcuterie et que de la viande congelée. J’ai donc réalisé mes propres joghurts avec du lait en poudre (plus de détails dans un prochain billet). De même, souvent les « grands » magasins sont loin des ports et il faut marcher en plein soleil pour y accéder. Mais il y a souvent des marchés avec des fruits et légumes indigènes qui permettent de compléter les conserves et féculents que nous avons dans le bateau.
En Martinique, il y a des grands magasins d’alimentation dans les centres commerciaux dans les zones industrielles, comme en France (Carrefour, Leader Price, Hyper U). Ils ont tous les produits français et internationaux que nous connaisons mais à des prix suisses où encore plus élevés (4.90 Euros le kilo de tomates de Martinique, presque 4 Euros la boule de Mozarella italienne, 5.40 Euro le saucisson de France, 2.50 la boite de lait de coco de thailande). Il n’y a que très peu de produits de Martinique même, j’ai trouvé seulement des biscuits, des joghurts, de la bière et bien sur, du rhum. L’étalage de rhum est immense et les prix sont très bas (un litre de rhum agricole coûte environ 6 Euros et bien plus si on veut une édition spéciale). Et pour la bière, on trouve principalement des bouteille en verre (pas pratique sur un bateau, lourd, peut se casser…) et la bière de Martinique (la marque Lorraine) est plus chère que la bière importée de Belgique…
Les ports loin des magasins, souvent un problème…
Le port de plaisance de Etang Z’Abricots est loin de tout et donc il faut une heure de marche pour aller au magasin le plus proche (Carrefour). Donc deux heures de marche à plus de 35°C et le retour en portant les sacs lourds…Nous avions acheté des raviolis frais et quand on a voulu les faire, on s’est rendu compte qu’ils étaient moisis!
Il faut aussi faire attention avec les joghurts et les produits frais en général, la date de péremption est souvent très très courte.
Entre temps, on a réussi à trouver sur internet un horaire de bus (le 31) qui part pas très loin du port (Arret Agora) et qui passe dans la région du grand magasin Carrefour. A la Grenade il y avait des minibus qui passaient très souvent, ici ce sont des bus classiques, avec l’air climatisé glacial et qui passent environ toutes les heures.
Petits plaisirs: fruits et légumes régionaux
Pour les petits plaisirs, il y a la découverte des fruits et légumes régionaux. On pourrait penser que l’on trouve beaucoup de fruits et légumes indigènes en Martinique. Mais en fait, ceux-ci viennent très souvent de l’étranger. Même sur les étalages de fruits et légumes au bord des routes, il faut s’assurer de la provenance de ceux-ci (par ex. les mandarines venaient du Peru). Mais j’ai quand même trouvé quelques fruits et légumes spéciaux tels que l’abricot pays et la christophine.
L’abricot pays est gros comme une pomme et brun à l’extérieur. La chair est orange, comme un abricot, mais le goût ressemble plus à celui d’une nectarine. Il y a un gros noyau, un peu comme une pêche. Je n’en ai vu que dans les étalages le long des routes et jamais dans les grands supermarchés.
La christophine est un légume que j’avais déjà vu avant à Madère et qui est aussi appelé chayote. Il est ferme et a une chair blanche qui ressemble au colrave. Sur la photo c’est un petit exemplaire mais il y en a qui sont 4 fois plus grand. Comme il est assez fade nous l’avons mis dans un curry avec d’autres légumes et c’était très bon. Il peut être utilisé en gratin ou avec un coulis de tomate ou en salade.
Les avocats que j’ai trouvés en en Martinique (et qui venaient de République dominicaine) sont énormes et ont une peau dure, un peu comme une écorce. La chair est jaune et non pas vert clair. J’en ai eu des parfaits mais aussi certains qui étaient à moitié pourri dedans… Frustrant quand on sait qu’ils coutent presque 5 euros le kg.