Tout seuls à Puerto Amistad

Seuls à Puerto Amistad, confinés sur notre bateau en Equateur

Nous sommes maintenant tout seuls à Puerto Amistad, il n’y a plus d’autres marins.

Les seuls marins à Puerto Amistad

Il n’y a que 9 voiliers amarrés à des bouées dans le port de Puerto Amistad à Bahia de Caraquez en Equateur. 4 de ces voiliers sont abandonnés et aux mains des autorités. Jusqu’à présent, il y avait deux voiliers habités: le nôtre et Drummer. Sur Drummer il y avait une jeune femme Margaret et son chien. Margaret est partie aujourd’hui. Elle a en effet trouvé une possibilité pour aller en Alaska. Il lui faudra changer plusieurs fois d’avion et le voyage est long est cher. Mais elle a une place de travail là-bas.

Donc on se retrouve tout seuls ici à Puerto Amistad. Cela fait une drôle d’impression… Et à la marina (un bâtiment avec WC, douches et un restaurant fermé) il y a un marinero  qui fait quelques petits travaux et la nuit un garde qui fait le tour des voiliers en barque.

Rien de neuf pour le confinement

En Equateur commence la 7. semaine de confinement. Il est toujours seulement permis de se déplacer le matin pour aller faire des achats de première urgence. Le couvre-feu est de 14h à 05 h. Comme seules les voitures ayant le bon numéro de plaque peuvent circuler, il y a de plus en plus de cyclo-pousses dans les rues.

Les cyclo-pousses attendent les clients devant le supermarché
Les cyclo-pousses attendent les clients devant le supermarché

Une partie des tests de coronavirus qui n’avaient pas été analysés a été analysée et il y a actuellement plus de 23’240 cas positifs au coronavirus en Equateur.D’autres testes devraient être faits ces prochains jours afin que les autorités puissent prendre des décisions pour le déconfinement. Dès la semaine prochaine, les « cantons » décideront s’ils veulent permettre quelques mesures d’allègement dans leur région. La situation reste très tendue à Guayquil et Quito ne veut pas sortir du confinement car ils ont encore trop de malades.

La situation pour les personnes à faibles revenus  devient de plus en plus difficile dans le pays et on lit que les provisions qui sont distribuées ne suffisent pas pour tous. Depuis le bateau, il est difficile de vraiment avoir une vue de la situation et nous dépendons des médias et de Facebook pour avoir des infos. Mais on a vu un corbillard devant l’hopital la semaine passée donc on sait que la maladie est aussi dans notre quartier.

Nos occupations pendant le confinement

Pour nous, nous ne pouvons pas nous plaindre. Nous avons la possibilité de nous ravitailler au supermarché qui a tout ce dont on a besoin, y compris papier toilette, masques et eau de Javel.

Les 5 derniers jours se sont passés dans la puanteur (voir aussi article précédent). Nous avons en effet installé un by-pass du réservoir des WC. Maintenant le tout peut aller directement à la mer. C’est juste une installation provisoire avec des vieux tuyaux trop petits et sans siphon, mais on a fait avec les moyens du bord… Maintenant cela pue moins, même si l’eau (saumâtre) que nous puisons de la rivière pue elle-aussi car nos tuyaux semblent plein de bactéries… Vous voyez déjà le prochain projet, non ?

Sinon, la vie à bord continue comme décrit dans les articles déjà publiés (voir ici).

On espère toujours pouvoir partir vers la Polynésie française

Pour l’instant on attend. On regarde attentivement les nouvelles via Facebook du Haut Commissariat de la République en  Polynésie française. Pour l’instant, il est toujours interdit de se déplacer d’une île à l’autre et on ne sait pas quand les frontières s’ouvriront. Il n’y a aucune information pour les touristes et les voileux.

Les dernières choses que nous avons lues est qu’il n’y a pas de check-in dans les îles des Marquises et des Gambiers pour les voileux. Les bateaux qui arrivent peuvent juste s’approvisionner puis doivent aller directement à Tahiiti. Il y a aussi 14 jours de quarantaine.  Nous aimerions visiter la Polynésie et pas seulement Tahiti, donc on attend de voir comment la situation va évoluer.

Selon « Segelrouten der Welt » un livre de Jimmy Cornell indiquant quand on peut naviguer à quel endroit, la meilleure période pour faire la traversée entre les Galapagos et les îles Gambiers est d’avril à octobre. Pour la traversée entre les Galapagos et les Marquises il est recommandé de faire la traversée d’avril à septembre. Donc il nous reste encore un peu de temps… On espère que d’ici là les frontières de la Polynésie seront à nouveau ouvertes.

On vous souhaite à tous un bon déconfinement et de la patience pour ceux qui comme nous sont encore confinés.